Receveur et homme de cœur
Les receveurs de sang sont rarement mis en avant. Pourtant, les produits sanguins collectés leur sont destinés. Recueillir leur témoignage est indispensable.
Un vrai parcours du combattant
A 61 ans, Jean-Marie Stenzel est de ceux-là. Bricoleur à ses heures, il a dû aider tous les habitants du petit village en Déodatie dont il est maire. Pompier durant 28 ans, c'est à six mois de sa retraite d'entrepreneur en 2015, qu'on lui diagnostique une aplasie médullaire. Le couperet tombe : des plaquettes sanguines doivent lui être transfusées sans délai.
Deux mois après, il intègre l'hôpital Saint-Louis à Paris. La transfusion de nombreux produits sanguins, de longues semaines de traitements, d'examens, d'analyses n'ébranlent pas le moral du Vosgien. Il n'hésite pas à offrir des produits locaux à chacune des personnes du service intégré.
« Ils m’ont sauvé la vie »
« Mon épouse Nicole et tout mon entourage comptent énormément. Personne ne m'a laissé tomber », commente celui qui rejoint hebdomadairement le CHRU de Brabois pour des transfusions.
« J'avais envie de voir mes petits-enfants grandir. On n'a qu'une vie, avoue-t-il, ému. Toutes les équipes médicales sont formidables. Ils font tout. Ils m'ont sauvé la vie et tout d'abord le Dr Boulay qui a diagnostiqué ma maladie ».
« Sans vous, on n’est rien »
« Evidemment, je n'oublie pas ceux qui donnent leur sang. A une semaine près, je n'étais plus là. Les donneurs sont formidables, heureusement ils sont là. Je les salue ! A ceux qui ne donnent pas, je les encourage à donner. Rien ne remplace le sang. Donnez, c'est la vie. Sans vous, on n'est rien ».
Le quotidien de Jean-Marie Stenzel, c'est aussi la prise de 18 comprimés. « Maintenant, je laisse tomber la bêtise humaine. J'ai même des voisins qui me reparlent. J'avoue, le fait d'avoir reçu m'a fait changer. Mais j'ai toujours envie de bouger, je ne me verrais pas à la maison toute la journée ! ».
« Cette pathologie demande des transfusions. M. Stzenzel a une qualité de vie tout à fait correcte en dehors de son protocole médical. A notre époque, on sait fabriquer des cœurs, mais on n'a aucune piste pour créer des globules et des plaquettes de manière itérative. Les médecins ne suffisent pas. Il reste les donneurs et le travail inlassable des associations sur le terrain pour promouvoir le don
Vous pourrez retrouver le témoignage de Jean-Marie Stenzel dans l'une des vidéos de promotion que préparent actuellement l'Union régionale Grand Est pour 2018.